La technologie de la Blockchain va-t-elle sauver le monde ?

Internet est un protocole fantastique auquel on doit l’avènement du Web, des emails, des applications mobiles, etc. Mais une nouvelle plateforme est en train d’émerger : la technologie Blockchain, plus connue comme la technologie derrière la monnaie numérique qui fait l’actualité depuis quelques mois, le bitcoin. Les crypto-monnaies sont non seulement sécurisées et indépendantes des banques, mais suscitent également de grands espoirs de transparence et d’implication citoyenne à l’échelle mondiale. Et les agences pourraient grandement bénéficier du formidable potentiel de cette technologie.

Si vous venez de rentrer d’une retraite spirituelle de deux ans dans une grotte sans connexion Internet, voici une rapide mise à jour : Donald Trump est le 45ème président des États-Unis, et le bitcoin est une crypto-devise mondiale (et un système de paiement numérique), dont la valeur est passé de 985,56 $ début janvier 2017 à 8.349,6 $ au moment de la rédaction de cet article (le 28 novembre 2017).

Technologie des registres décentralisés
Le bitcoin, une crypto-monnaie parmi beaucoup d’autres, repose sur des chaînes de blocs (‘blockchains’), sécurisées par leur design et résistantes aux modifications grâce à leur nature décentralisée. Pour résumer, disons que la décentralisation et la transparence des registres imperméabilisent virtuellement ces blocs contre la contrefaçon : cela rend la falsification très difficile et assure l’intégrité de toute la chaîne, chaque bloc contenant un lien vers le précédent. Ethereum est un autre exemple de registre décentralisé utilisant la technologie Blockchain, qui permet la création de « contrats intelligents » facilitant l’échange de devises, de biens et de services.

La tech Blockchain a conduit à la création, à ce jour, de plus d’un millier de crypto-monnaies ayant toutes des applications très différentes. Mais ce qui mérite surtout d’attirer l’attention, c’est sa nature décentralisée : elle est entre les mains des utilisateurs, et non des entreprises ou gouvernements. Et la technologie a suffisamment mûri pour permettre la création d’applications qui offrent au grand public une réelle valeur ajoutée.

Quelques exemples
Passons en revue quelques exemples d’autres applications basées sur les blockchains afin de comprendre comment cette technologie va changer nos vies.

Golem est une plate-forme open source globale et décentralisée permettant à n’importe quel logiciel d’être exécuté sur un super-ordinateur virtuel. En échange d’unités de la crypto-monnaie Golem, les utilisateurs acceptent de prêter une partie de la puissance de traitement de leur ordinateur à un projet. On peut donc envisager des projets nécessitant d’énormes capacités de calcul, sans devoir payer des sommes folles pour louer des super-ordinateurs.

Aragon est une base de données offrant aux entreprises un moyen sûr de stocker leurs contrats d’affaires. Ce type de base de données portant le nom de « Juridiction numérique » remplacera, espérons-le, les registres obsolètes utilisés aujourd’hui (qui ne sont ni transparents ni immunisés contre la corruption).

Steem est un réseau social où les producteurs de contenu et les conservateurs sont payés pour leur contribution à la plateforme. Ce concept garantit que tous les participants obtiennent une partie équitable de l’argent généré par la plateforme.

Titcoin (oui oui), crypto-monnaie utilisée dans l’industrie du sexe et du porno, protège la vie privée des consommateurs. Dans certains pays, regarder du porno peut être très dangereux, mais l’anonymat qu’octroie ce mode de paiement devrait séduire les consommateurs de X du monde entier.

Qu’en est-il des agences ?
Bien sûr, ce ne sont là que quelques-unes des innombrables applications de cette technologie. Mais qu’en est-il des agences digitales ? Comment pouvons-nous tirer parti de la technologie Blockchain et l’utiliser pour créer de meilleures expériences pour nos clients et leurs utilisateurs ?

En fait, les agences retirent déjà des bénéfices de cette technologie. Et pas qu’un peu. AdEx, par exemple, est un réseau d’échange d’annonces entièrement transparent et décentralisé. Il permet aux agences de ne pas faire aveuglément confiance aux sociétés de Real-Time Bidding lorsqu’elles facturent des chiffres invérifiables concernant les impressions : les rapports transparents garantissent une relation commerciale plus ouverte et plus honnête.

Blockchain : le briseur de chaînes ?
Nous pouvons également envisager une toute nouvelle gamme d’applications transactionnelles pouvant mener à de nouveaux types d’expériences utilisateurs. Ou des possibilités de modèles d’affaires innovants. Les marques, petites et grandes, auront bientôt leur propre monnaie, utilisée sur leurs applications e-commerce, liées à des offres de fidélité et des bons, et dont l’utilisation sera encouragée par des avantages ou par la gamification. La fidélité des utilisateurs sera récompensée partout où existe un magasin de la marque, qui sera en mesure de faire de ses utilisateurs des ambassadeurs indéfectibles. À condition bien sûr qu’ils offrent de bonnes expériences utilisateurs, de bons produits ou services, et qu’ils récompensent justement leur loyauté. Ils pourront également jouer sur la durabilité ou l’éthique grâce à la transparence de leur business, qui deviendra la norme dans la plupart des industries.

La technologie Blockchain peut non seulement stimuler la créativité des agences, mais aussi mener à des normes plus justes, durables et transparentes : les utilisateurs exigeront des standards de services et de production plus élevés puisque la transparence deviendra un facteur clé dans le choix des marques. Et l’expérience utilisateur deviendra une partie de plus en plus importante du parcours utilisateur… Je doute que John Lennon pensait au marketing numérique lorsqu’il a écrit Power to the People.

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